vendredi 5 juin 2015

Kuutana, la musique planante des grands espaces


La faculté d’Ottawa emploie depuis quelques années un professeur de production audio numérique originaire du Québec voisin, qui a eu le privilège d’assister au concert que Tangerine Dream donna sur la Place des Arts de Montréal en 1977. Marqué par cette expérience, Ron Charron a accumulé pendant des années les instruments et l’expérience nécessaires à un projet musical ambitieux. Fondateur du label Borders Edge Music, il officie depuis 2010 sous différents pseudonymes, Kuutana, Sequential Dreams, Sundown Café et The Roboter. Avec Sequential Dreams, il a publié en mars 2015 l’album L3G4CY, un hommage à Edgar Froese auquel ont participé Johan Tronestam et Celestial View. Il revient le 21 juin avec Rebirth, le nouvel album de son projet principal, Kuutana, mis en vente sur Bandcamp selon un procédé original.



Kuutana, The Roboter / source : Borders Edge Music
Kuutana / The Roboter
Entre Strasbourg et Gatineau (Québec), 12-31 mai 2015

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Ron Charron – Je vis dans l’Ouest de la province du Québec au Canada, tout près d’Ottawa, la capitale fédérale. Je publie mes albums solo et mes projets en groupe sur le label Borders Edge Music que j’ai fondé en 2010. Je compose actuellement sous les bannières Kuutana, Sequential Dreams, Sundown Café et The Roboter, qui ont chacun leur son propre.

Comment es-tu venu à la musique ?

RC – Ma passion pour la musique vient d’un tout jeune âge, à une époque où je m’échinais à créer les sons les moins conventionnels possibles sur l’orgue familial. J’ai bénéficié d’une formation continue à l’école, mais ma formation musicale fut complétée par des cours privés. Alors que j’avais à peine dix ans, ma tante m’a introduit à la guitare. La plupart des membres de ma famille du côté de ma mère, d’origine Acadienne, jouent d’un ou plusieurs instruments. Ce sont tous de vrais passionnés de musique. Après avoir convaincu mes parents de m’acheter une guitare électrique à l’âge de 13 ans, j’ai suivi les conseils du vendeur qui me suggérait, tant qu’à faire, d’acheter aussi une chambre d’écho, un phaser et une pédale de distorsion. C’est parti comme ça. Non seulement la guitare électrique, mais l’orgue est vite passé à son tour dans les boîtes d’effets.

Et plus particulièrement à la musique électronique ?

RCAprès que Tangerine Dream m’a fait vivre une expérience inoubliable lors de sa visite à Montréal en 1977, il m’a bien fallu me procurer un synthétiseur ! Mon premier fut un petit modulaire Roland Système 100. Ajoutons le Roland Space Echo, le séquenceur, les magnétophones à bobine. Durant mon adolescence, j’ai fait partie d’un groupe, mais je devais souvent me contenter de jouer des pièces du genre Pink Floyd, pour mieux m’intégrer à la bande. A l’occasion, les autres me permettaient quand même de dévier un peu vers mes influences principales, comme Tangerine Dream, Vangelis ou Klaus Schulze. Un jour, j’ai eu la chance de parler avec Robert Fripp au cours d’une rencontre dans une université de Montréal lors de sa tournée Frippertronics. C’est ainsi que j’ai été introduit au plaisir de la technique des boucles au magnétophone, alors très en vogue chez Brian Eno, entre autres. Robert Fripp, Brian Eno, mais aussi Steve Roach –lui aussi a donné un concert en plein air près de chez moi – sont les artistes qui ont aiguisé mon côté ambient. Vers la vingtaine, j’ai accumulé d’autres synthés Roland et Korg analogiques, tout en louant des Moog de temps en temps. A cette époque, la production de disques semblait plutôt irréalisable. J’envisageais la poursuite du synthé plutôt comme un ingrédient essentiel à mon bien-être.

Kuutana, Sequential Dreams / source : Borders Edge Music
Kuutana / Sequential Dreams
Passé la trentaine, je me suis mis à voyager en Asie, où j’ai commencé une collection modeste d’instruments musicaux produits par des artisans locaux : flûtes en bambou, percussions et autres dont je dois retrouver le nom sur le web à l’occasion ! Je me suis plu à jouer au naturel pour un certain temps, le tout en acoustique. Kitaro m’a été d’une certaine inspiration. En parallèle, alors que j’essayais de mieux contrôler les synthés avec des séquenceurs analogiques (pré-MIDI), je me suis mis, dans la vingtaine, à développer mon premier synthé numérique avec l’aide d’un collègue qui œuvrait en électronique. Ainsi, durant cette période d’introduction des microprocesseurs, nous avons créé la possibilité de former des ondes carrées et PWM en les programmant directement en langage machine ! Cet effort m’a orienté vers une carrière d’informaticien, sans toutefois atténuer ma passion pour la musique. Ce n’est que passé 40 ans que j’ai appris l’existence d’un programme de formation en production musicale numérique qui m’a bien aidé dans la modernisation de mes procédés et de mon outillage. Quelques années plus tard, la faculté d’Ottawa m’a invité en tant que professeur.

Est-ce devenu ta profession ?

RCJ’enseigne dans ce collège professionnel à temps partiel. J’y donne des cours de production de musique avec outils numériques. Parallèlement, la composition et la production de musique occupent la grande majorité de mon temps libre. J’investis plus d’une douzaine d’heures par semaine à composer et produire mes projets musicaux et à m’occuper de leur promotion et distribution. Depuis 2010, je compose un peu plus de quatre albums par an, que je publie sur Borders Edge Music. Afin de me soutenir financièrement, je travaille également à de menus travaux informatiques, car le domaine musical, disons-le, n’est pas toujours propice à remplir les caisses !

Sequential Dreams albums / source : sequentialdreams.bandcamp.com
Les albums de Sequential Dreams chez Borders Edge Music
Fantastic Stories (2013) – Cosmic Touch (2013) – Quantum Earth (2014)

Nous avons fait connaissance sur Internet, lorsque tu m’as présenté l’album L3G4CY de Sequential Dreams en hommage à Edgar Froese. D’abord, peux-tu expliquer le concept de Sequential Dreams ? Ce n’est pas un groupe, ce n’est pas un projet solo : qu’est-ce que c’est ?

RCJe compose la moitié des morceaux d’un album de Sequential Dreams. Les autres sont conçus en collaboration avec d’autres artistes, crédités comme co-auteurs. Chacun contribue à 50%. C’est moi qui les complète, de sorte qu’ils s’intègrent le mieux possible à l’ensemble. On reconnaît ainsi la signature de chacun, tout en retrouvant l’idiome musical commun à tout l’album.

Est-ce important de rassembler des musiciens du monde entier ?

RCCe n’était pas un objectif en soi. D’autres facteurs m’ont mené au choix des participants. J’ai tenté de rassembler des compositeurs au style compatible avec le projet. A cela, ajoutons la qualité du rapport et des échanges via courriels et messagerie, la capacité à travailler selon ce mode distribué, et le consentement à me confier le travail final. Cela dit, c’est tout de même intéressant de pouvoir réaliser de tels projets avec des gens de culture et de langue différentes.

Sequential Dreams - L3G4CY / source : sequentialdreams.bandcamp.com
Sequential Dreams – L3G4CY (2015)
Pourquoi cet album ? Que représentait Edgar Froese à tes yeux ?

RCJe suis à l’écoute de Tangerine Dream depuis le milieu des années 70. Leur spectacle à Montréal en 1977 m’a fait grande impression. Comme je le disais, ils sont en partie responsables de mon attrait grandissant pour les synthétiseurs, alors qu’au départ, mon instrument principal était la guitare. Peu de gens ont produit autant de matériel qu’Edgar Froese dans le domaine qu’on appelle aujourd’hui « Berlin School ». Les disques de Tangerine Dream occupent une place de poids dans ma collection. Quand j’ai appris la mort d’Edgar, j’ai pensé qu’un projet inspiré par lui serait une bonne manière de faire le deuil de ce compositeur dont la musique m’avait accompagné pendant plusieurs décennies. Le style d’Edgar Froese a beaucoup changé avec le temps. Les pièces de L3G4CY s’inspirent d’une période allant de la toute fin des années 70 aux dernières années. Des années moins prisées par ceux qui préfèrent l’époque des synthés modulaires et des bandes magnétiques. Je ne dis pas que tout ce qu’Edgar a composé dans la dernière période est d’or. Il reste toutefois beaucoup de belles pièces et de techniques qui continuent d’être des sources d’inspiration. On en a encore un exemple aujourd’hui avec les passionnés de jeux vidéo qui honorent la mémoire de celui qui a composé la trame sonore de GTA V.

Ton projet solo Kuutana n’explore pourtant pas principalement cette direction de la musique électronique. Tu parles plus volontiers de « Chill » ou de « New Age ».

RCLes projets estampillés Kuutana ne suivent pas la même direction que Sequential Dreams ou Midnight Airship, dont les public cibles sont plutôt Tangerine Dream et Pink Floyd respectivement. Ils répondent à d’autres influences, celles de Brian Eno, Vangelis et même Kitaro. Mais des influences passagères seulement. Je ne fais que suivre mes humeurs et mes sentiments. Après l’album Undiscovered Shores, un peu plus rapide, la compilation DreamScapes indique l’orientation principale que je voudrais suivre à l’avenir, vers une musique planante, de détente et de ressourcement, propice au sommeil. La source en est principalement électronique, mais fortement assaisonnée de flûtes ethniques traitées, de percussions ethniques voire de guitare. J’utilise les termes Chill et New Age en référence à mon projet Sundown Café en collaboration avec l’artiste autrichien Celestial View. Pour Kuutana, je recherche encore une meilleure classification. Peut-être ambient, mais j’ai du mal à trouver avec exactitude.

Kuutana au Japon / source : Borders Edge Music
Kuutana au Japon
Que signifie ce nom, Kuutana ?

RCA l’origine, je voulais utiliser « Katana », car je pratique les arts martiaux depuis quelques décennies, et plus particulièrement les armes traditionnelles japonaises. Hélas, le nom était déjà pris. J’ai donc juxtaposé le préfixe « Kuu » (« Lune » en finnois) et le suffixe « tana » de « Katana ». Avec un peu d’imagination, j’y voyais le mot « MoonSword » une fois traduit. Le mot a en outre l’avantage d’être peu utilisé sur les moteurs de recherche.

Quels instruments utilises-tu ? L’ordinateur, les logiciels jouent-t-il un rôle dans tes productions ?

RCLa guitare fut un de mes premiers instruments, et pour longtemps mon premier contrôleur MIDI. En effet, même au cours de la période des synthés analogiques, j’ai pu filtrer mes guitares au travers de synthés comme le Korg MS-10 (avec le module X911) ou de modules plus récents tels que le synthé à guitare Roland VG99. Côté synthé, j’ai surtout utilisé des analogiques Dave Smith et Korg, auxquels j’ai ajouté une panoplie de virtual analogs tels les SuperNova, An1X, An200, Korg Radias, Micron, Miniak, etc. Côté synthés digitaux : Korg M3, Roland MC909 avec les modules, et FM avec un DX-200. Selon les projets, j’utilise aussi des plugs-ins, surtout pour ajouter des ambiances soundscapes et pour compléter le spectre sonore. Auparavant, j’utilisais des consoles hardware, mais les plateformes que sont Cubase, et Ableton Live m’ont depuis permis d’accroitre ma productivité. Enfin, j’ai accumulé plusieurs instruments ethniques. A l’occasion j’enregistre et je sample des sons « trouvés » (objets quelconques ou dans la nature) que je traite par la suite.

Kuutana albums / source : kuutana.bandcamp.com
Quelques albums de Kuutana chez Borders Edge Music
Serenity (2010) – Undiscovered Shores (2013) – DreamScapes (2013)

Quel est le processus créatif ?

RCQuand je suis dans la forêt ou près d’une rivière, je fais appel à des synthés plus petits ou des logiciels pour saisir l’inspiration du moment présent, quitte à retravailler plus tard. Il m’arrive quelquefois de pondre une pièce d’une seule traite en quelques heures. Pour les pièces plus élaborées, je dois y mettre des semaines. Il m’arrive de revisiter et d’achever certains morceaux que je n’avais pas touchés pendant des années. J’utilise une combinaison de techniques d’enregistrement (sources audio) et de composition purement MIDI à l’aide de séquenceurs ou d’arpégiateurs, surtout pour les projets Sequential Dreams ou Sunset Café. Mon studio dispose d’une batterie, et il m’arrive de sampler puis traiter numériquement des séquences acoustiques – merci à mon fils qui est batteur ! Pour Kuutana je recours à des percussions ethniques alors que pour Sequential Dreams et Sunset Café, j’utilise des boîtes à rythmes.

Es-tu principalement un musicien de studio ? Donnes-tu parfois des concerts ?

RCOui je suis principalement musicien de studio. Il m’arrive de donner des concerts, mais rarement. Le marché local pour ce type de musique n’est pas très développé. Toutefois, avec tout ce matériel accumulé, je serai sans doute amené à en planifier le moment venu. Mais la préparation de concerts prend du temps. En attendant, j’en remercie les cieux, les vannes de la créativité sont si grandement ouvertes que je préfère consacrer ce temps précieux à la composition et à la production d’albums.

Kuutana - Rebirth / source : kuutana.bandcamp.com
Kuutana – Rebirth (2015)
Le 21 juin sortira le 7e album de Kuutana, intitulé Rebirth. A quelles sensations l’auditeur peut-il s’attendre ?

RCLe thème de cet album est le printemps, d’où la date de publication officielle, le 21 juin, jour du solstice d’été ! Rebirth suit la direction annoncée par le précédent, DreamScapes. C’est-à-dire un album plus méditatif et contemplatif. Après une année passée à produire les derniers Sequential Dreams, Sundown Café et The Roboter, j’ai voulu faire place à ce côté plus intuitif, voire introspectif, pour les auditeurs désireux de vivre des moments calmes, au ralenti.

Qu’est-ce qui a motivé la création de ton label Borders Edge Music ?

RCJe voulais surtout pouvoir suivre mon propre chemin, et non passer mon temps à courir après un label pour produire mes titres. Les moyens contemporains pour l’auto-production n’ont jamais été aussi abondants. J’ai toutefois suivi une formation professionnelle qui me permet une meilleure appréciation des techniques de production, des affaires de la musique et de la mise sur le marché. Borders Edge a déjà plus d’une vingtaine de titres à son catalogue.

Les noms qui figurent au catalogue de Borders Edge Music sont-ils tous tes pseudos ?

RCMes projets sont Kuutana, Sequential Dreams, Sundown Café, Midnight Airship et The Roboter. J’ai cru bon de répartir mes compositions ainsi, histoire de maintenir une certaine cohésion propre à chaque projet. A l’occasion, les sons et techniques de l’un ou l’autre se croisent, afin de familiariser de nouveaux auditeurs potentiels.

The Roboter - Midnight Airship albums / source : theroboter.bandcamp.com, midnightairship.bandcamp.com
Les autres projets de Borders Edge Music : The Roboter – Trans-Europa Infobahn (2013) / Mifnight Airship – A River Once Flowed Here (2014) / The Roboter – The Motoko Files (2014)

La scène québécoise d’EM est-elle dynamique ? Existe-t-il une concentration de musiciens quelque part ou êtes vous éparpillés un peu partout ?

RCIl doit bien y avoir d’autres musiciens québécois dont les affinités musicales sont semblables aux miennes, mais le marché populaire remplit tout l’espace média, et je ne sais pas si une telle communauté existe. Notre province couvre une large superficie, pour une population relativement restreinte. Pour l’instant, il me semble plus facile de me joindre (même virtuellement) à la communauté mondiale là où elle se trouve, par l’intermédiaire des médias sociaux. Mes coproductions comptent des artistes originaires de neuf pays différents !

Comment juges-tu l’évolution technologique que représentent Internet et les réseaux sociaux ? De quelle manière les utilises-tu ?

RCCes projets en collaboration ne pourraient pas voir le jour sans l’échange fréquent de fichiers et les communications instantanées. Mais les moyens de distribution électronique sont aussi indispensables pour atteindre mon marché là où il semble le plus développé, en Europe et aux Etats-Unis, informer et attirer les acheteurs potentiels. Donc, de la production jusqu’à la mise en vente et la distribution, ce sont Internet et les réseaux sociaux qui m’ont permis de réaliser mon rêve de jeunesse.

Sundown Cafe albums / source : sundowncafe.bandcamp.com
Sundown Café chez Borders Edge Music
Sunset Dreams (2013) – Close To Your Heart (2013) – Sunset Reverie (2014)

Quel investissement représente un tel label ? Vends-tu aussi des CD physiques ?

RCHormis la maintenance des sites web et les accords de distribution, il s’agit surtout d’un investissement en temps. Les dépenses sont gérées de près, car il est si facile de dépenser bien au-delà des recettes ! C’est pour cela que j’ai décidé de ne produire que des albums en téléchargement, jusqu’à-ce que le nombre de ventes m’indique que le moment est venu de passer aux CD physiques. La question revient à chaque nouvel album, mais malheureusement, dans une culture où l’on s’attend à ce que la musique soit gratuite, le passage au CD risque de prendre encore du temps.

Tu as décidé de publier Rebirth sur Bandcamp d’une manière assez surprenante. Peux-tu expliquer ta méthode ?

RCEn effet, avec cet album, j’ai cru bon d’essayer d’ouvrir un peu le processus créatif au public. J’ai publié les titres un par un en fonction de leur état d’achèvement. A la fin, l’auditeur qui aura acheté l’album en pré-vente, alors qu’il n’y avait encore qu’une pièce en ligne, recevra l’ensemble de l’album pour le prix de cette seule pièce. Au fur et à mesure que j’ai ajouté des morceaux, j’ai augmenté le prix de l’album. C’est une forme de crowd-sourcing : les premiers achats me permettent, par exemple, de payer tout ou partie de mes frais de distribution (iTunes, Amazon, Spotify, etc.). Jusqu’à la date de sortie officielle, l’album aura parcouru les ondes du globe sur diverses stations de radio et podcasts. C’est une première pour moi. Une fois l’album officiellement publié, le 21 juin, il me restera à évaluer le procédé et les retours.

Kuutana, The Roboter / source : Borders Edge Music
Kuutana / The Roboter
Tu écoutes et achètes toi-même beaucoup d’albums, notamment sur Bandcamp. Tu viens d’en dire un mot : la création musicale doit-elle toujours rester payante ou doit-elle devenir gratuite ?

RCJ’aime beaucoup Bandcamp car c’est aussi une forme de média social. L’acheteur inscrit peut partager son inventaire de disques achetés. Les autres peuvent suivre son activité. Ceci provoque un effet d’entraînement, et contribue à la découverte d’albums écoutés par des gens aux goûts semblables. Pour publier à plus large échelle, j’aime bien CD Baby, car ils me facilitent la distribution sur de nombreuses autres plateformes. Tous mes albums sont disponibles à l’écoute en ligne gratuitement sur Bandcamp et CD Baby, car je crois qu’il est bon de ne pas acheter aveuglément (en l’occurrence, « sourdement »). En revanche, je ne crois pas que le produit du travail d’un musicien doivent être gratuit, alors que ce n’est pas le cas pour les autres métiers. Serait-t-il raisonnable que seuls les musiciens riches ou subventionnés par les compagnies puissent publier leur musique ? La production d’albums n’est pas gratuite : il y a des coûts d’équipement, de production, de distribution, etc. Lorsque mon équipement deviendra hors d’usage, je ne pourrai le remplacer, au moins en partie, que grâce aux sommes reçues par ceux qui auront aimé ma musique. Cela me permettra de continuer à leur faire plaisir avec de nouvelles productions.

Après Rebirth, quels sont tes projets ?

RCL’automne dernier, j’ai débuté un nouveau projet de Midnight Airship dans un genre hybride entre Pink Floyd et Tangerine Dream. Quelques pièces sont déjà prêtes. Mon fils, dans la jeune vingtaine, apportera sa contribution à la batterie, qu’il pratique depuis son enfance. Il y a aussi un autre Sundown Café en cours. Viendra ensuite sans doute un autre Sequential Dreams. Peut-être qu’un nouveau The Roboter trouvera sa place entre tous ces projets ! Un autre objectif serait de produire d’autres artistes. Enfin, j’avoue qu’un de ces jours, j’aimerais bien composer la bande originale d’un film ou d’une série télévisée de science-fiction. Alors si vous être producteur de cinéma, n’hésitez pas à me contacter !